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brèves de la drève

blog lent et paresseux


Mares : condensé d’informations sur la construction de mares

lundi 9 octobre 2006

Cette synthèse de construction de mares a été faite à l’intention du « Jardin sans noN », un jardin communautaire d’Hellemmes-Lille, renommé depuis le « Bizardin ». Chaque mare peut toutefois avoir sa personnalité.

Cet brève est maintenant complétée et remplacée par « Les mares au jardin ».

Surface : au moins 8 m², jusqu’à 20 m² et plus.

Profondeur : 1,2 m maximum

Pentes :

  • un seul côté abrupt, accessoire d’ailleurs sur une grande mare, mais facilite l’entretien (accès pour nettoyage),
    • un côté à paliers (20, 40, 80, 100 cm) avec une pente moyenne de 5-15° (toujours inférieure à 30°), et des dépressions pour mieux retenir la terre ; quelques pierres peuvent aider à fixer,
  • côté à paliers sur le flanc nord pour mieux recevoir le soleil,
  • possibilité d’anse, 2-3 cm de profondeur, si mare assez grande (sinon évaporation trop rapide), cette zone (1-2 m²) sera stérile (graviers, sable).

Sous-sol :

  • fonds en argile, bentonite, etc. :
    • assez couteux pour la bentonite, idéal pour l’argile,
  • fonds imperméabilisé par une bâche :
    • épaisseur de bâche supérieure à 1 mm,
    • structure générale (de bas en haut) :
      • sol tassé et nettoyé des cailloux, arêtes coupantes...
      • grillage à mailles fines
      • sable fin
      • géotextile ou moquette ou vieux cartons humides
      • bâche
      • sable et graviers sur argile ou sur terre pauvre (couches de 5 à 15 cm), généralement 1/2 gravier, 1/4 sable et 1/4 terre.

Plantes :

  • choix envisageables (tenu compte de l’envahissement et des qualités épuratives et hébergeantes) :
  • possibilité d’utiliser des pots ou des bacs pour limiter le développement des rhizomes des autres plantes plus envahissantes (massette, roseau, jonc, potamot)
  • une page du site recense les espèces de milieu plus ou moins humide : « plantes de mare/bords d’eau ou fossé ». Il faudra bien sur faire le tri entre plantes de berges et plantes plus ou moins inondables et tenir compte du fait que pour les mares artificielles, les berges peuvent être très sèches de par le soin donné à l’étanchéité des dites mares.

Alentours :

  • prévoir une zone herbeuse (limite la pollution),
  • prévoir du bois mort,
  • protéger des feuilles mortes et de l’ombre.

Tableau de préparation pour la zone des légumes-racines : exemple au jonc d’Hellemmes, en 2005 : par associations : celles à favoriser et celles à éviter

samedi 30 septembre 2006, par claude

Plan de plantation

Arrosage et plantation : c’est toujours la saison (c’est malin !)

samedi 6 décembre 2003

Les végétaux ne sont pas faits pour être transplantés ; du moins, il ne le font pas naturellement. La transplantation est un choc, un stress pour la plante. Il nous faut donc le limiter au maximum. Si certaines aiment celà, c’est la sélection humaine qui en ait souvent la cause. Elles s’en sortent plus ou moins bien : se retrouver dans un terrain neuf, sans concurrent proche aide à la reprise et par la suite favorise le développement. Mais l’important reste de bien arroser à la replantation... même sous la pluie battante.

Si dans de grandes opérations de plantations ou de boisement, on peut se passer d’arroser (et parfois de tasser la terre), le jardinier tend à personnaliser les soins à chacun de ses végétaux. Pour lui une reprise de 50 % de ses plants est un échec.

  • Pour les plantes en motte, la transplantation est moins risquée mais la survie peut être en jeu de par le fait que les racines confinées dans un milieu riche et engraissé vont devoir s’adapter à la terre de votre jardin. Là, le fait de mélanger un peu de terreau à la terre du trou de plantation permet aux racines de s’adapter progressivement à son nouveau milieu (mais vous êtes sensés avoir déjà choisi des végétaux en fonction du milieu et du climat).
  • Pour les plantes à racine nues, la plantation a lieu en fin d’automne ou en hiver. On peut praliner les racines pour stimuler la pousse des radicelles, mais surtout il faut bien tasser la terre autour. La manière la plus efficace est d’arroser, de noyer même le pied de la plante. Ainsi la terre colle aux racines et radicelles et chasse l’air du sol. Cet air, pourtant utile, reviendra en temps voulu de par la seule respiration du sol avec une composition et une saturation en eau différentes de celui que nous respirons. En attendant, les radicelles n’auront pas le temps de sécher ou de pourrir. L’action de l’eau est d’abord mécanique, elle complète ou remplace le tassement avec les pieds, les mains ou divers outils.

Comme on l’a vu, cette eau (un volume d’eau égal au trou de plantation dans le doute) ne sert pas directement à la nutrition des végétaux, et il ne faut pas croire que l’absence de feuilles en hiver rend inutile ou nuisible cet arrosage. Ensuite, il ne faut pas oublier que les racines poussent en hiver. Peu certes, mais ce développement prépare le printemps : les arbres plantés fin novembre 2002 ont généralement survécu à la canicule ; ceux qui ont été plantés au printemps 2003 ont été « décimés », parfois à 100 %.

Chaque fois que le temps d’hiver devient plus clément, les cellules terminales des racines en profitent pour se reproduire. Ces dernières doivent être prêtes au printemps pour puiser les aliments de la plante. Celà explique qu’un arbuste ou un arbre planté au printemps, ou en été, doit être arrosé régulièrement la première année jusqu’à ce qu’il ait survécu à son premier hiver. Alors que l’idéal est que la plante s’adapte (« doit » rester adaptée) à son climat (pluviométrie, vents, sécheresses, expositions).

Claude Delattre

Dans un domaine proche, on peut voir que les gazons semés à l’automne n’ont pas besoin d’être arrosés — et craignent moins les adventices qui poussent mieux au printemps —, les autres gazons, s’ils sont sophistiqués, le nécessitent toujours et régulièrement avant d’être suffisamment stabilisés.


Quelles précautions pour les jardins ? : par Claude Delattre

vendredi 25 juillet 2003

Le Journal des maires d’octobre 2002 proposait déjà un article intitulé : « Le Datura à l’index : les plantes toxiques et le fleurissement » par Roland Jancel, ingénieur horticole. Allusion au maire de Thann qui cet été avait fait arracher les plans de datura des jardins municipaux après qu’un jeune les eut utilisé comme hallucinogène. La question est alors posée : « Faut-il éliminer toutes les plantes toxiques des terrains communaux ? ».

Face à la réalité, la réponse est non. Seuls 1 à 4 % des appels aux centres anti-poison, sur 10 ans, ont des plantes pour origine, et les intoxications réelles représentent 0,5 % des appels. 75-80 % des cas concernent les enfants de 1 à 3 ans (les garçons évidemment !) qui sucent ou mâchonnent tout ce qui est à leur portée. Aucun décès toutefois du à des végétaux, hors les suicides et les erreurs de champignons. La sécurité des foyers et les chutes de branches sont plus dangereuses que les plantes hors le pollen et les allergies qu’il peut provoquer.

Donc pas de soucis pour les daturas, clématites, pomme de terre (fleurs), muguet, laurier rose, pavots, euphorbes, if, laburnum, thuya (bon on peut s’en passer), troène, daphné, berbéris, if, marronnier (bof), prèle, digitale… pépin de pomme (eh oui).

En fait, le risque zéro n’existe pas. On peut certes installer nos plantes de telle manière que les plus petits, déjà sous surveillance par les parents non indignes, ne soient pas victimes de trop mauvaises surprises. Si les plantes mâchouillées sont justes écœurantes, c’est une bonne leçon pour eux. Mais des plantes spontanées envahiront toujours les jardins quels qu’ils soient. Des insectes vivront à l’extérieur des appartements. Et à moins de supprimer toutes plantes (pollens), tous insectes et oiseaux et mammifères hors humains, il est illusoire de protéger de l’improbable. Au contraire, la diminution des « agressions » externes, la baisse de bio-diversité semble accentuer les risques pour l’organisme. Même les personnes originaires de la campagne et parties sur le tard en milieu urbain deviennent plus sensibles que les autres aux allergies si elles reviennent dans leur premier milieu. L’exposition aux pollutions et l’absence de contact avec les « agresseurs » naturels a fragilisé leurs défenses immunitaires.

Une bonne raison, encore, de défendre la bio-diversité même et surtout en ville.

Claude Delattre